Au début des années 70, deux jeunes fous, Jérôme Poncet et Gérard Janichon partent de la Rochelle sur un voilier de 10 m en bois moulé. Ils iront au Spitzberg, remonteront l’Amazone, passeront le Cap Horn, démâteront et rejoindront la Géorgie du Sud puis l’Afrique du Sud sous gréement de fortune. Ils continueront ensuite leur folle aventure nautique jusqu’à boucler un tour du monde en trois ans. Il existe un récit de cette épopée raconté par Gérard Janichon : “Damien”.
Jérôme Poncet, décide de poursuivre l’aventure en mer en faisant construire un Damien de deuxième génération , plus solide et plus grand au chantier « Méta Naval » à Tarare, le fameux «Damien II » dessiné par le grand architecte Michel Joubert. Il partira ensuite avec ce nouveau bateau en Antarctique avec sa femme Sally avant de s’installer aux Malouines où il vit toujours avec ses enfants.
Inspiré par cette histoire, Bertrand Dubois et son frère Loic Dubois se présentent au chantier Naval Méta au moment de la construction du 1er Damien II, afin de rencontrer Jérome Poncet et Michel Joubert en 1974 pour présenter leur projet Mer & Montagne. C’est ainsi qu’ils négocient la construction ( le gros œuvre, coque simple) de leur futur bateau «BASILE», qui sera achevé au chantier en 1976 puis transporté en convoi exceptionnel à Saint-Malo.
Une fois rendus à Saint-Malo, leur équipe mixte de marins et de montagnards se constitue. Ils vont se relayer jour et nuit pour aménager BASILE, et continuer à démarcher des entreprises pour conditionner le bateau.
Ils obtiendront des mâts «Nirvana » , tout le gréement dormant ainsi que l’accastillage nécessaire et un moteur Perkins afin de mener à bien leur projet & rêve qui est de rejoindre la Géorgie du Sud dans le but de gravir le sommet de l’île le Mont Paget, la première expédition mer/montagne de ce type. Ils organiseront entre autre des sorties en mer afin de financer le projet.
Cette expédition mer/montagne, composée de quatre marins et quatre montagnards, aura permis la publication d’un livre ” Les montagnes de l’océan” et d’un film “Où vas-tu BASILE”. C’est grâce à ces histoires qui ont fait rêver toute une génération, que aujourd’hui de nombreuses personnes connaissent ce bateau mythique.
BASILE ne s’est pas arrêté à la Géorgie du Sud, les pionniers de cette histoire on fait vivre ce voilier à travers une école de croisières, pour financer le bateau et leurs rêves puis ils ont partagé ces navigations autour du monde. C’est pourquoi on retrouve BASILE :
Nous rencontrons régulièrement des personnes qui ont navigué sur BASILE et nous en apprenons encore sur son histoire.
Histoire de la rénovation
En 2017 Mathieu est la recherche d’un voilier pour réaliser son rêve, partir à la découverte des cultures et des natures humaines à travers le monde en partageant des crêpes.
Par le biais de Halvard Mabire il rencontre Nono, 2ème propriétaire de BASILE. Lorsqu’il découvre BASILE il n’a pas connaissance de son histoire. Il refuse dans 1 er temps la proposition puis après une navigation sur BASILE il décide de l’acheter.
Après un convoyage de Barneville carteret jusqu’à Brest, il effectue quelque navigation dans la rade et jusqu’aux Glénan mais il temps de s’en occuper car chaque sortie a son lot de surprise !
BASILE est mis au sec au moulin blanc en septembre 2017, Mathieu a prévu 1 an de travaux environ mais c’est sans compter les découvertes qu’il fait au fur et à mesure en démontant le bateau.
Iris participe au chantier le weekend car elle vit dans les côtes d’Armor, c’est fin 2018 qu’elle déménagera à Brest.
Durant toutes ces années de chantier nous avons reçu l’aide de nombreuses personnes ainsi que d’entreprises avec des dons de matériel et des conseils technique.
Lors de la 1ère année BASILE a été entièrement vidé. Nous avons d’abord rénové la partie avant en ajoutant une cloison étanche, le dessus des réservoirs de carburant en acier devaient être remplacé (600L de chaque côté de la quille). Le plan de pont a été un peu modifié et nous avons soudé toutes les cadènes et taquet afin d’éviter au maximum d’avoir des pièces boulonnée au pont. Et divers autres travaux de chaudronnerie ! Après tous ces travaux de soudure nous avons pu sabler la coque puis la traiter avec des peintures bi composant époxy. L’isolation a également été complétement refaite avec du liège projeté puis des plaques de lièges expansés.
En ce qui concerne les aménagements du bateau nous avons étiqueté chaque morceau de bois pour les rénover et les remettre, c’est Jean-Yves Dubois le frère de Loïc et Bertrand qui s’en est occupé à St Lunaire dans l’atelier où ils avaient été construits en 1976. Ils ont étaient remonté à l’identique pour la partie avant du bateau.
En 2020 nous avons commencé à attaquer l’arrière, les aménagements ont été vidé et nous avons construit une cabane sur l’arrière du pont car l’objectif était de refaire le cockpit, la descente et de construire une capote rigide en acier. Ces travaux de chaudronnerie ont duré de long mois…
Le berceau moteur a aussi été modifié afin d’accueillir un moteur neuf. Le gouvernail a été redessiné, puis construit sur mesure. Un portique avec bossoir et support de panneau solaire a été ajouté.
Après toutes ces modifications, l’arrière du bateau a eu le droit au même traitement que l’avant : sablage, peinture, isolation.
Puis certains des aménagements ont été remonté et d’autre ont été reconstruit avec les changements que nous avons fait : nouveau cockpit, ajout d’une salle de bain.
Après nettoyage et quelques modifications les mâts ont pu être remis, puis ce sont les peintures extérieures qui ont été réalisés.
Après 5ans de travaux Basile a été remis à l’eau au port de Brest puis nous avons encore effectué 6 mois pour fiabiliser le bateau sur l’eau.
Voici les grandes lignes des rénovations, il y a d’autres nombreux petits travaux qui ont été réalisés mais la liste serait trop longue ! Durant ces années nous avons pu compter sur l’aide de nombreux bénévoles sans qui rien n’aurait été possible : « La bande à BASILE ». Cette équipe était composée de personnes très différentes de tous les âges (19 à 80ans), de différentes professions, certain passionné de navigation d’autre n’y connaissait rien, mais ils se sont regroupés autour de ce projet selon leurs compétences mais surtout l’envie d’aider.
Chaque aide nous a permis de rénover, d’avancer, de fiabiliser, et d’améliorer BASILE, dans le but de le faire naviguer et voyager à nouveau à travers le monde.